SPECTACLES

logo les beaux esprits par William Della Rocca

LES AFFAIRES DE MON TEMPS

d’après les Mémoires de M. le duc de Saint-Simon

adaptés par Philippe Le Leyzour

et interprétés par William della Rocca

entre le 20 mars 2014 et le 9 juillet 2022

Auteur de Mémoires parmi les plus célèbres de la littérature française, Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, pair de France, gouverneur de Senlis et de Blaye, né à Paris en 1675 et mort dans son hôtel de la rue de Grenelle en 1755, quelques jours après Montesquieu, est unanimement admiré pour ses descriptions féroces et lucides de la vie de cour sous Louis XIV et pendant la Régence.

Le « petit duc », d’abord jeune mousquetaire gris, bientôt retiré à sa demande du service des armées – ce qui n’arrangera guère ses affaires auprès du souverain –, avait dès son plus jeune âge trois passions : l’Histoire, l’écriture et la dignité de son rang. Les Mémoires fruit d’un travail acharné de 1739 à 1749, réutilisent en les retravaillant quantité de textes rédigés tout au long de sa vie.

Obsédé par la légitimité des rangs, la permanence des rites et l’indignité des bâtards royaux, fidèle à ses amis comme à ses aversions, Saint-Simon est un historien d’une partialité absolue, dont on a souvent relevé l’approximation, voire l’inexactitude des sources, indirectes ou biaisées. Cependant, même s’il est parfois aveuglé par la haine ou la rancune – les pages consacrées à Madame de Maintenon, au duc de Noailles ou à M. de Vendôme laissent peu de place à la nuance –, l’écrivain n’est pas le démon de méchanceté trop souvent évoqué. Animé d’une tenace volonté de justice, dont sa passion de la dignité et du rang n’est pas le seul fondement, il donne le sentiment de ne jamais vouloir trahir sa conscience et d’éclairer sans hésiter la générosité d’un ennemi comme la faiblesse d’un proche. Ce souci du trait vrai, de la pertinence du jugement explique en partie l’éclat de ses peintures de la cour, indissociables, depuis la première édition complète des Mémoires en 1829-1830, de notre représentation du règne de Louis XIV. Aucun historien n’aura brossé une fresque aussi magistrale que les réactions désordonnées des courtisans à la mort de Monseigneur ou le glorieux spectacle du camp de Compiègne tournant tout entier autour de la chaise à porteurs de Madame de Maintenon vers laquelle se penche à de si nombreuses reprises le Roi-Soleil.

Pendant plus de huit ans, William della Rocca a interprété ce feuilleton théâtral, qui compte treize épisodes composés de passages sélectionnés avec soin et couvrant une ample période allant de l’entrée, en 1691, de Saint-Simon, alors âgé de 17 ans, dans la compagnie des mousquetaires gris jusqu’à la mort du Roi, en 1715.

Le travail du comédien avait la vertu de restituer la saveur d’une langue extrêmement riche, puisant son vocabulaire aussi bien dans l’univers de la cour que dans le Paris populaire, et la vitalité quasi-théâtrale de scènes restituées avec gourmandise.

130 représentations ainsi que 2 lectures d’extraits ont ainsi eu lieu dans des salons parisiens, franciliens, ardennais, icaunais, nantais, rémois, rétais, sarthois et tourangeaux.

Philippe Le Leyzour

Monsieur le duc de Saint-Simon est habillé par Claire Châtaigner.

Philippe Le Leyzour, agrégé de lettres modernes, conservateur général honoraire du Patrimoine, a dirigé successivement le musée des Beaux-Arts de Bordeaux, le musée national des Granges de Port-Royal et le musée des Beaux-Arts de Tours. Il a été commissaire de nombreuses expositions, parmi lesquelles Le Port des Lumières (1989), Philippe de Champaigne et Port-Royal (1994), Balzac et la peinture (1999), Les Peintres du Roi 1648-1793 (2000), Genet (2006), La Volupté du goût. La peinture française au temps de Mme de Pompadour (2008).

Lieu

Paris

Téléphone

06 24 56 08 53