LECTURES

Ce roman-phare de notre littérature, publié en 1862, a connu, comme on sait, un succès immense de par le monde et qui ne s’est jamais démenti.

Il commence par ce préambule célèbre : 

« Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers, et compliquant d’une fatalité humaine la destinée qui est divine ; tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; tant que, dans de certaines régions, l’asphyxie sociale sera possible ; en d’autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. »

Tout le monde croit connaître l’histoire de Jean Valjean, grâce, notamment, aux multiples adaptations cinématographiques de ce livre immense, mais beaucoup ne l’ont jamais lu.

Le faire entendre à quelques-uns de ceux-là, malgré l’énormité de la tâche, puisque son édition dans la Pléiade compte 1415 pages, m’est devenu impérieux tant je suis fasciné et bouleversé par ce « Livre-Monde », comme on l’a souvent qualifié.

Victor Hugo parle à ce qu’il y a de plus humain en chacun de nous, remue nos entrailles, réveille nos consciences et transforme notre compréhension du monde.

Cette lecture « feuilletonnante » aura duré un peu plus de quatre années et je n’ai qu’un souhait : la reprendre dès que possible et aussi souvent qu’on sera désireux d’écouter le récit de cette oeuvre inestimable. 

William della Rocca